vendredi 26 mai 2017

Les législatives approchent, pour qui vais-je voter ?

En 2012, sous ce même titre, j'écrivais l'article ci-dessous :

"Sans doute sommes-nous nombreux à nous poser cette question, sans prétendre vous influencer sur votre choix permettez-moi de faire état de mes états d'âmes en la circonstance.
Voterai-je pour un candidat de droite, de gauche ou du centre ? Je l'ai déjà fait à plusieurs reprises et j'ai été déçu, je n'ai pas trouvé de différence notable ni dans leur comportement individuel ni dans la politique appliquée quand ces tendances étaient au pouvoir. Et puis je supporte mal le sectarisme, quel qu'il soit et l'attitude de la gauche envers la droite comme celle de la droite envers la gauche relèvent du sectarisme.
Non je ne voterai pas en fonction de la tendance du candidat.
Voterai-je pour un candidat investit par un parti ? Ça aussi je l'ai déjà fait souvent et j'ai toujours eu l'impression d'être cocu : nous sommes quelques dizaines de milliers d'une même circonscription à élire un député, même si nous n'avons pas tous voté pour celui-ci, c'est notre représentant à l'Assemblée Nationale et nous sommes en droit d'espérer qu'il s'investisse pour être le représentant de sa circonscription et défende systématiquement les intérêts collectifs des citoyens de cette circonscription y-compris quand l'intérêt général prime. Or, chaque fois qu'il se sont engagés à soutenir une cause locale, nos députés ont obéi au directives de leur groupe parlementaire (c'est à dire leur parti), on ne les a pas entendu ou très peu dans l'hémicycle et ils nous ont bredouillé qu'ils s'étaient battus en réunion de groupe mais qu'ils ne pouvaient pas se désolidariser de leur groupe. Ce qui, en clair, veut dire que les choix supérieurs du parti priment sur l'intérêt des citoyens électeurs. Pour ma part je trouve ça inacceptable.
Je ne voterais plus pour un candidat investi par un parti.
Voterais-je pour un candidat favorable au Président de la République ? Tous les présidents fraichement élus nous le demande en arguant qu'ils ont besoin d'une majorité claire pour réaliser les réformes du programme qu'ils ont proposé. Oui mais, chaque fois que la nation a ainsi donné carte blanche à son président il en a abusé et a commis plus d'erreur que de saines réformes. Les périodes les plus fécondes ont été , au contraire, les périodes de cohabitation ou de majorité relative. L'obligation d'expliquer, d'écouter, de négocier pour arriver à un compromis et donc à une vrai décision démocratique est le gage de décisions pragmatiques et utiles.
Je ne voterais donc pas pour un candidat de la "majorité présidentielle".
Voterais-je pour un candidat de "l'opposition" ? Un candidat clairement engagé à s'opposer en toutes circonstances au gouvernement choisi par le président dans sa majorité, je ne peux pas comprendre que certain qualifie de démocratique un tel affrontement obtus. Bien que je n'ai pas voté pour ce président, certaines des réformes qu'il proposera mériteront d'être votées après avoir été débattues et éventuellement amendées.
Je ne voterai donc pas pour un candidat de "l'opposition".
Que me reste-t-il comme possibilité de vote ?
Il me reste les candidats indépendants, parmi ceux-ci je choisirai celui qui s'engagera le plus nettement à représenter honnêtement sa circonscription. J'éviterai ceux qui font carrière dans la politique pour leur préférer un citoyen "de la société civile" qui souhaite servir sa patrie. En effet, le désir d'être réélu me semble incompatible avec l'abnégation nécessaire à la défense des intérêts des citoyens.
S'il n'y a pas de candidat indépendant et non carriériste, je m'abstiendrai car je ne peux plus voter blanc, je me suis aperçu que le vote blanc est complètement absent des résultats électoraux alors que l'abstention est observée avec attention.
Je voterai donc pour un candidat indépendant et non carriériste ou à défaut je m'abstiendrai."

Aujourd'hui, la situation est un peu différente : J'ai voté pour le Président qui vient d'être élu, le mouvement qui soutient le président n'est pas (encore) un parti au sens traditionnel et Président et gouvernement affichent une volonté de faire participer toutes les tendances non extrêmes aux décisions. Malgré cela je pense que donner carte blanche à l'exécutif avec une majorité absolue à l'assemblée serait lui faire un cadeau empoisonné. Les décisions justes et équilibrées ne peuvent être élaborées que lors de débats contradictoires constructifs entre pouvoir et contre pouvoir à égalité de force.
Mon raisonnement de 2012 me paraît encore applicable et ma conclusion sera presque la même qu'en 2012. Bien que j'ai voté Macron à la présidentielle, je ne voterai pas pour un candidat "En marche", je voterai pour un candidat indépendant et non carriériste ou à défaut je m'abstiendrai .