"Sans
doute sommes-nous nombreux à nous poser cette question, sans
prétendre vous influencer sur votre choix permettez-moi de faire
état de mes états d'âmes en la circonstance.
Voterai-je
pour un candidat de droite, de gauche ou du centre ? Je l'ai déjà
fait à plusieurs reprises et j'ai été déçu, je n'ai pas trouvé
de différence notable ni dans leur comportement individuel ni dans
la politique appliquée quand ces tendances étaient au pouvoir. Et
puis je supporte mal le sectarisme, quel qu'il soit et l'attitude de
la gauche envers la droite comme celle de la droite envers la gauche
relèvent du sectarisme.
Non
je ne voterai pas en fonction de la tendance du candidat.
Voterai-je
pour un candidat investit par un parti ? Ça
aussi je l'ai déjà fait souvent et j'ai toujours eu l'impression
d'être cocu : nous sommes quelques dizaines de milliers d'une même
circonscription à élire un député, même si nous n'avons pas tous
voté pour celui-ci, c'est notre représentant à l'Assemblée
Nationale et nous sommes en droit d'espérer qu'il s'investisse pour
être le représentant de sa circonscription et défende
systématiquement les intérêts collectifs des citoyens de cette
circonscription y-compris quand l'intérêt général prime. Or,
chaque fois qu'il se sont engagés à soutenir une cause locale, nos
députés ont obéi au directives de leur groupe parlementaire
(c'est à dire leur parti), on ne les a pas entendu ou très peu dans
l'hémicycle et ils nous ont bredouillé qu'ils s'étaient battus en
réunion de groupe mais qu'ils ne pouvaient pas se désolidariser de
leur groupe. Ce qui, en clair, veut dire que les choix supérieurs du
parti priment sur l'intérêt des citoyens électeurs. Pour ma part
je trouve ça inacceptable.
Je
ne voterais plus pour un candidat investi par un parti.
Voterais-je pour un candidat favorable au Président de la République
? Tous les présidents fraichement élus nous le demande en arguant
qu'ils ont besoin d'une majorité claire pour réaliser les réformes
du programme qu'ils ont proposé. Oui mais, chaque fois que la nation
a ainsi donné carte blanche à son président il en a abusé et a
commis plus d'erreur que de saines réformes. Les périodes les plus
fécondes ont été , au contraire, les périodes de cohabitation ou
de majorité relative. L'obligation d'expliquer, d'écouter, de
négocier pour arriver à un compromis et donc à une vrai décision
démocratique est le gage de décisions pragmatiques et utiles.
Je
ne voterais donc pas pour un candidat de la "majorité
présidentielle".
Voterais-je pour un candidat de
"l'opposition" ? Un candidat clairement engagé à
s'opposer en toutes circonstances au gouvernement choisi par le
président dans sa majorité, je ne peux pas comprendre que certain
qualifie de démocratique un tel affrontement obtus. Bien que je n'ai
pas voté pour ce président, certaines des réformes qu'il proposera
mériteront d'être votées après avoir été débattues et
éventuellement amendées.
Je
ne voterai donc pas pour un candidat de "l'opposition".
Que me reste-t-il comme possibilité de vote ?
Il me reste les candidats indépendants, parmi
ceux-ci je choisirai celui qui s'engagera le plus nettement à
représenter honnêtement sa circonscription. J'éviterai ceux qui
font carrière dans la politique pour leur préférer un citoyen "de
la société civile" qui souhaite servir sa patrie. En effet, le
désir d'être réélu me semble incompatible avec l'abnégation
nécessaire à la défense des intérêts des citoyens.
S'il n'y a pas de candidat indépendant et non
carriériste, je m'abstiendrai car je ne peux plus voter blanc, je me
suis aperçu que le vote blanc est complètement absent des résultats
électoraux alors que l'abstention est observée avec attention.
Je
voterai donc pour un candidat indépendant et non carriériste ou à
défaut je m'abstiendrai."
Aujourd'hui, la situation est un peu différente
: J'ai voté pour le Président qui vient d'être élu, le mouvement
qui soutient le président n'est pas (encore) un parti au sens
traditionnel et Président et gouvernement affichent une volonté de
faire participer toutes les tendances non extrêmes aux décisions.
Malgré cela je pense que donner carte blanche à l'exécutif avec
une majorité absolue à l'assemblée serait lui faire un cadeau
empoisonné. Les décisions justes et équilibrées ne peuvent être
élaborées que lors de débats contradictoires constructifs entre
pouvoir et contre pouvoir à égalité de force.
Mon raisonnement de 2012 me paraît encore
applicable et ma conclusion sera presque la même qu'en 2012. Bien
que j'ai voté Macron à la présidentielle, je ne voterai pas pour
un candidat "En marche", je voterai pour un
candidat indépendant et non carriériste ou à défaut je
m'abstiendrai .
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